Nouvelles à épisodes

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Bathyan : l'écumeur des brumes
Nouvelle lauréate des Plumes Vagabondes (Panodyssey, Babelio)
#thriller #horreur
Bathyan - 00 - Prologue
En préparant mes vacances vers Saint-Pierre-et-Miquelon, je pensais y passer une quinzaine de jours, mais certainement pas y rester, pas comme cela.
Bathyan - 01 - L’archipel invisible
L’ATR plongeait avec obstination vers un nulle part gris et dense. L’absence de visibilité venait jusqu’à se coller aux hublots et suintait avec avidité, comme pour tenter de dissoudre la mince paroi et pénétrer dans l’habitacle exigu de l’avion d’Air Saint-Pierre.
Bathyan - 02 - Le taxi
Les formalités douanières passées, je me retrouvais dans cette France qui n’en est pas réellement une. Ni département, ni territoire, la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon était le dernier bastion français en Atlantique nord.
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Le Kyklos
#horreur
Le Kyklos - 01
La gifle de son souvenir lui lacéra l’esprit, telle une lame acérée. Ni le rat fuyant à travers les détritus ni le murmure du vent s’engouffrant par les carreaux brisés n’avaient suscité une telle frayeur.
Le Kyklos - 02
Un violent rayon doré s’enfonça dans l’œil d’Antoine qui se retourna dans l’enchevêtrement de ses draps, ignorant la lumière du jour qui se levait lentement sur Port Leucate.
Le Kyklos - 03
L’esplanade du port s’animait lentement, les chaises des cafés semblaient s’agiter sous le vent matinal, comme des créatures enchaînées. Les meilleures places, celles à l’ombre, face aux bateaux, s’offraient rarement aux promeneurs malgré la forte diminution de la foule.
Le Kyklos - 04
La quiétude s’était lentement réapproprié les lieux, grignotant les heures tardives avec une voracité insatiable. Les derniers lampadaires, telles des sentinelles fatiguées, n’offraient plus le moindre réconfort et leur lumière vacillante s’éteignait peu à peu.
Le Kyklos - 05
Les pleurs déchirants résonnaient dans le couloir sinistre de la réserve, ricochant sur les murs comme des lames de cristal. Chaque sanglot, chaque reniflement donnaient naissance à un torrent de larmes glaçantes qui semblaient suinter des murs eux-mêmes.
Le Kyklos - 06
Antoine fixait l’ouverture par laquelle Pauline s’était engouffrée sans oser baisser les yeux. C’était bien plus facile pour lui de rester à regarder ce passage, que d’affronter le poids des regards de ses amis.
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Journal d'un barbier sur le fil du rasoir
#humour #horreur
Le journal d’un barbier sur le fil du rasoir - 01
Le plus dur n’est pas de tuer quelqu’un, c’est même le plus facile. Ça n’est pas non plus vivre avec le poids du crime sur la conscience. La conscience, je peux vous garantir qu’elle a une sacrée faculté d’adaptation. Non, le plus dur, c’est de se débarrasser de ce putain de corps.
Le journal d’un barbier sur le fil du rasoir - 02
Bonjour les amis : Ça me fait réellement plaisir de vous retrouver parce que j’ai une super nouvelle à vous annoncer : on parle de moi sur BFMTV ! Maintenant, j’ai le droit au sextuple homicide et tenez-vous bien, au titre de L’égorgeur de Nay !
Le journal d’un barbier sur le fil du rasoir - 03
Auteur versant dans la poésie, les nouvelles et le roman, avec une prédilection pour l’horreur et l’érotisme.
Le journal d’un barbier sur le fil du rasoir - 04
Vous ne devinerez jamais qui m’a piqué la vedette ! Si je vous dis qu’il se balade avec un hameçon planté dans une lèvre, ça vous parle ? Oui ! Le poisson ! C’est pas une blague putain.
Le journal d’un barbier sur le fil du rasoir - 05
J’ai résolu le problème de Schrödinger. À un moment donné faut bien se bouger le cul, parce que le chat mort, pas mort, mort, pas mort, ça peut durer longtemps cette histoire, mais ça résout pas grand chose en fait.
Le journal d’un barbier sur le fil du rasoir - 06
J’avoue qu’il m’a fallu pas mal de temps avant de reprendre ma plume. Même mes rasoirs sont restés dans l’étui. J’ai fermé le salon pour vacances. Ce con de Franz m’a fait flipper comme jamais.
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Une vie d'amour
#erotisme
Une vie d’amour - 01 - Tarbes
C’était elle. Il avait suffi d’un regard. Une plongée un court instant dans ses yeux pour que le monde change. Il changea. Elle n’était restée qu’une poignée de secondes et avait regagné son bureau, laissant dans son sillage sa fragrance, sa signature olfactive.
Une vie d’amour - 02 - Tarbes
Gabriel aurait bien fait des heures supplémentaires avec elle ce soir, rien que pour la regarder, encore et encore. Croiser son regard quand elle levait les yeux vers lui, attraper son sourire et s’y accrocher indéfiniment lorsqu’ils se lançaient des plaisanteries.
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