Et tous les jours d’après

Dans la lumière blafarde sale et délavée D'un matin qui s'attarde où tout semble figé Seule danse mollement la poussière en des raies Maladives indolentes fades et effacées

Une photo sépia d'une enfant fantomatique devant une maison en forme de grange qui tombe en ruine.
© Sébastien Martinet, Back to the time.
En voyant la composition de Sébastien Martinet, un ami photographe du temps où nous nous amusions avec nos appareils, j’ai compris que je ne pouvais rivaliser avec lui qu’avec mes mots. J’ai donc composé ce poème inspiré par son œuvre « Back to the time ».

Et tous les jours d'après

Dans la lumière blafarde, sale et délavée,
D'un matin qui s'attarde où tout semble figé,
Seule danse mollement la poussière en des raies
Maladives, indolentes, fades et effacées.

Les yeux vides, éperdue, le regard incertain,
Elle reste plantée là, à contempler en vain
Sa maison qui jadis brillait de mille feux,
Dont ne restent aujourd'hui que des planches et des pieux.

Elle reviendra demain, comme les jours d'avant,
Transparente, immobile, à jamais une enfant
Attachée en ce lieu où la mort l'a frappée.
Elle reviendra demain et tous les jours d'après.

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